Portrait de femme: Itziar Domato

Itziar Domato, 29 ans, est UX/UI designer. Elle a accepté de répondre à quelques questions, s’inscrivant ainsi dans nos portraits de femmes ressources. En partageant leurs expériences et leurs conseils, les femmes ressources sont toutes engagées pour plus de mixité et de diversité dans les métiers du numérique. Retrouvez-les sur notre annuaire :

Après un Bac S, Itziar obtient un BTS domotique puis se dirige vers une formation d’ingénieur informatique spécialisé en domotique à ESIR à Rennes.

Après ce bac+5, Itziar n’avait pas encore assez confiance en elle pour entrer dans le monde professionnel et décide d’officialiser ses compétences en graphisme avec un diplôme en deux ans en alternance.

Itziar Domato / UX/UI Designer

Peux-tu expliquer ton métier à un enfant?

J’aide à concevoir les écrans des applications, des logiciels et/ou des sites web.Ce sont donc des plateformes très variées et très utilisées. Pour ce faire, jem’occupe de l’écran, c’est-à-dire de tout ce qui est visible dessus, tout legraphisme: les couleurs, le texte, les images, les boutons, la position deséléments. En plus de cela, j’ai également pour mission de rendre le tout attractif,jolie. Il s’agit donc de donner envie d’utiliser tout en faisant en sorte que ce soitsimple d’utilisation, pratique. On peut comparer l’UX/UI design métier à laconstruction d’une maison: il faut adapter la construction en fonction despersonnes qui doivent vivre dedans (si c’est une famille avec enfants, il fautprévoir plusieurs chambres et salles de bains, alors que si c’est un couple âgé, cesera plus pertinent de construire de plein pied avec une chambre d’ami parexemple) et aussi décorer les murs, les pièces, positionner correctement lesfenêtres pour avoir un maximum de lumière, etc… Il faut que ce soit confortable,jolie et adapté aux utilisateurs.

Quelle a été ta première rencontre avec le numérique et comment en es-tu venue à travailler dans ce secteur?

J’ai quasiment toujours grandi avec un ordinateur à la maison. Le tout premier, c’était vraiment une boîte à pizza, le premier mac avec trois jeux dessus. Donc, j’ai quand même toujours eu la main dedans. Je n’ai pas vraiment décidé d’aller vers le numérique. Je voulais continuer mes études après le BTS, je cherchais des licences. Et je suis tombée par hasard sur le site de l’ESIR à Rennes. Vraiment par hasard parce que je cherchais «musée domotique», donc ça n’avait rien à voir si ce n’est le fait que l’ESIR était la seule école d’ingénieur, à l’époque, à proposer une spécialisation dans la domotique.

Qu’est-ce que tu préfères dans le métier d’UX/UI designer?

Utiliser mon cerveau. J’aime beaucoup toute la partie conception, réflexion et analyse.Je suis quelqu’un qui aime bien avoir une bonne vue d’ensemble pour pouvoir agir. Dans l’UX/UI design, il y a toujours une phase de recherche utilisateur, c’est-à-dire de comprendre qui est l’utilisateur du produit, le contexte et les objectifs de l’entreprise. C’est de l’analyse et de la recherche qui sont menées grâce à des interviews, des recherches sur internet et des observations de personnes utilisant le produit, etc… Et il y a également des échanges avec les commerciaux de l’entreprise et le marketing stratégique. Puis, suit la partie conception/réalisation. Il faut brainstormer, chercher des idées, confronter les hypothèses pour essayer de répondre à la problématique (résoudre les problèmes, améliorer ce qui doit l’être). Une fois la solution trouvée, il faut la challenger, la tester, voir si ça fonctionne, à quel point et ce qu’il faut améliorer etc… Donc voilà, la réflexion et les étapes de conception sont vraiment très intéressantes. Et la cerise sur le gâteau, c’est qu’il y a un résultat concret à la fin qui est très satisfaisant.

Et si tu pouvais améliorer quelque chose, qu’est-ce que ce serait?

La perception du métier et son intégration au sein des entreprises. Certaines entreprises ne comprennent pas entièrement l’intérêt du design et toutes ses spécialisations (UX designer, UI designer, UX writer, …). Certaines entreprises qui ne sont pas matures sur le sujet pensent qu’avoir un UX/UI designer c’est comme un coup de baguette magique. C’est-à-dire qu’ils demandent de faire l’UX sur un produit qui est déjà quasiment terminé. Sauf que ça ne fonctionne pas comme ça. Pour reprendre la comparaison avec la maison, il est nécessaire de travailler sur les fondations de celle-ci pour qu’elle soit adapté à ses utilisateurs et qu’il n’y ait pas de pièces en trop ou des fenêtres manquantes.

Est-ce que tu peux nous décrire une journée type?

Il n’y a pas vraiment de journée type, même s’il y a des rituels de base comme des meetings le matin pour avoir un moment d’échange avec tout le monde afin de savoir qui travaille sur quoi etc…Ensuite, le reste de la journée c’est très variable. Ça dépend des projets en cours et des phases de projet comme expliqué précédemment.

Quelles sont tes plus grandes fiertés professionnelles ?

Je suis très satisfaite de mon parcours, d’avoir découvert pas mal de choses, notamment en ayant appris sur le tas (design numérique alternance). Je suis également assez fière de certains projets concrets que j’ai réalisé, en équipe, deA à Z.

Quels sont tes centres d’intérêt?

J’aime beaucoup les illustrations, tout ce qui est visuel: BD, dessins animés, …J’aime également soutenir les artistes en achetant des dessins originaux par exemple.

Quelle serait pour toi la solution pour plus d’égalité dans le monde professionnel?

Ce sont plutôt des conseils pour éviter que le sexisme n’affecte les femmes dans le monde professionnel. Avant tout, il ne faut pas se laisser faire. Ensuite, il ne faut pas avoir peur, quand même y aller et faire ce qu’on voulait. Quand des portes se ferment parce qu’on est une femme, il faut trouver un autre moyen d’entrer.Par exemple, je n’ai eu que des refus pour mon stage de BTS alors que les entreprises avaient acceptés des camarades masculins. Les professeurs nous ont fait comprendre à ma collègue et moi, qui étions les seules filles de la classe, qu’il s’agissait de discrimination sexiste. Du coup, il a fallu trouver un autre moyen d’avoir un stage. J’ai réussi grâce à des connaissances de mon père. Mais clairement, c’est sûr qu’on se prend une claque, mais faut continuer. Il y a d’autres choses aussi comme le fait de se faire continuellement couper la parole en réunion. Des fois, ce n’est pas facile de savoir si c’est parce que ce qu’on dit n’est pas pertinent ou parce qu’on est une femme. Mais quoiqu’il arrive, il ne faut pas se laisser faire ni perdre confiance en soi. Parce que quelle que soit la raison, ça ne se fait pas de couper la parole. Après, c’est vrai que ça peut être difficile de détecter ce genre de sexisme. Enfin, il faut savoir se relever après avoir pris des coups.

Si tu devais résumer ta philosophie de vie en une phrase, quelle serait-elle?

J’y vais comme je le sens, et si ça ne le fait pas, tant pis. J’y vais sans me mettre la pression ou me prendre la tête. Je fais ce que je sais faire, je fais de mon mieux. Si je ne sais pas faire, j’apprends.

Merci à Itziar pour son témoignage ! Retrouvez d’autres portraits de femmes dans nos brèves et l’annuaire de Femmes Ressources.